L'arthrose de la hanche est une dégénérescence du cartilage de l'articulation située en haut de la cuisse, entre le fémur et le bassin (articulation coxo-fémorale). Elle débute par une dégénérescence du cartilage, puis évolue vers l'atteinte de toutes les structures de l'articulation et, en particulier, de l'os situé sous le cartilage. Néanmoins, le vieillissement normal du cartilage au cours de la vie ne peut pas provoquer à lui seul une arthrose. L'arthrose de la hanche n'entraîne souvent aucun symptôme pendant de longues années ou, alors, uniquement des douleurs peu intenses, mais elle devient invalidante à un stade plus avancé de son évolution. On distingue deux types de coxarthroses : la coxarthrose primaire ou primitive et la coxarthrose secondaire.
Coxarthrose primitive
La coxarthrose primitive qui survient en règle générale après 60 ans et représente près de la moitié de l'ensemble des coxarthroses. Elle n'a pas de cause décelable, et apparaît sur une hanche ne présentant pas de malformation.
Coxarthrose secondaire
Dans la moitié des cas environ, l'arthrose de la hanche est la conséquence d'une autre maladie. Cette coxarthrose secondaire, qui survient plus précocement (vers 45 ans) est plus grave et plus rapidement évolutive que la coxarthrose primitive. Elle est surtout associée à des anomalies morphologiques de la hanche. La dysplasie de la hanche, à l'origine de certaines malformations des os du bassin, ou bien une malformation de l'extrémité du fémur, peuvent provoquer une arthrose de la hanche. Les malformations des os du bassin peuvent déclencher une luxationcongénitale de hanche dépistée la pupart du temps dans la petite enfance ; mais il arrive parfois que l'arthrose de la hanche soit provoquée par une luxation congénitale et ne soit découverte qu'à l'âge adulte.
Facteurs de risques
L'arthrose de la hanche touche environ 3% des adultes avec une prévalence chez les hommes de 1 à 3,9% et de 0,8 à 5,1% chez les femmes. Certaines professions, comme les agriculteurs ou les ouvriers du bâtiment provoquent une usure prématurée de ces articulations .Certains sports pratiqués intensivement et un peu violemment depuis l'enfance peuvent favoriser l'apparition d'une arthrose de hanche. C'est le cas notamment du football, du rugby, du judo et de la danse. Lorsque le diagnostic d'arthrose est confirmé, il reste possible de pratiquer des sports moins violents comme la natation, le vélo ou le jogging. Pour le running il est conseillé d'utiliser de bonnes chaussures et d'éviter de courir sur des sols trop durs.
Symptômes
La coxarthrose se manifeste par des douleurs localisées au niveau de l'aine, pouvant se projeter vers la cuisse, des douleurs habituellement déclenchées par les mouvements et calmées par le repos de la hanche et une ne sensation de raideur douloureuse le matin au réveil, diminuant en quelques minutes. La marche augmente la douleur et les capacités de déplacements sont réduites peu à peu.L'arthrose de la hanche est une maladie handicapante. La douleur représente la principale manifestation de l'arthrose de la hanche. Les douleurs provoquées par une arthrose de la hanche se localisent le plus souvent aux plis de l'aine et irradient vers la face antérieure de la cuisse. Elles peuvent aussi se situer au milieu de la fesse et irradier derrière la cuisse. Les douleurs apparaissent progressivement à la marche mais également lors de la montée et la descente des escaliers. Elles entraînent une boiterie. Ces douleurs sont souvent calmées par le repos. Le périmètre de marche est un bon indice permettant d'évaluer la gêne occasionnée par l'arthrose de la hanche. Des douleurs différentes ou atypiques peuvent également survenir. Il arrive parfois que les douleurs se situent au niveau du genou ou simplement dans la cuisse faisant évoquer une névralgie.
Evolution
L'évolution de l'arthrose de la hanche s'effectue lentement au cours de 15 à 20 ans. Les douleurs au niveau de l'aine, des fesses, ou la cuisse sont de plus en plus violentes rendant la marche très difficile.
Diagnostic
L'examen du médecin permet déjà d'envisager le diagnostic. Cet examen se pratique debout, couché et à la marche. L'examen permet de vérifier la présence de points douloureux de l'articulation de la hanche, la diminution de l'amplitude des mouvements de la hanche malade par rapport à l'autre coté dans les positions couchés sur le ventre ou allongé sur le dos et la trophicité musculaire. L'examen permet également de rechercher une boiterie au cours de la marche. Il arrive parfois que le diagnostic soit plus difficile en raison d'une douleur atypique du genou ou de la cuisse évoquant une névralgie. La confirmation sera apportée par une radiographie du bassin et de la hanche. Celle-ci permettra de comparer les surfaces articulaires des deux hanches et de montrer un pincement de l'espace situé entre la partie supérieure du fémur et le cotyle du bassin dans lequel la tête fémorale s'articule.
Radiographie des hanches
La radiographie des hanches demeure l'examen principal permettant de confirmer le diagnostic de l'[ arthrose de la hanche] mais également d'en préciser son origine, primitive ou secondaire. La radiologie met en évidence une perte de hauteur de l'interligne articulaire et la perte et de la hauteur et du parallélisme des surfaces articulaires.
Coxométrie
La coxométrie permet de prendre des mesures à partir de radiographies du bassin entier, les jambes étant placées en rotation interne.
Traitement
Lorsque le diagnostic est posé de façon certaine, le traitement médical vise surtout à diminuer la douleur et soulager le patient. Il s'agit aussi de diminuer les risques de mouvements douloureux, en s'aidant d'une canne, ou en évitant de façon raisonnée certains mouvements. Des médicaments antalgiques ou des anti-inflammatoires dans les périodes de poussées douloureuses sont utiles, de même que la rééducation avec un kinésithérapeute. La prise en charge chirurgicale d'une malformation peut ralentir ou éviter l'évolution vers l'arthrose. On peut aussi en l'absence de contrôle de la douleur et dans les cas d'arthrose avancée, envisager une opération avec la mise en place d'une prothèse totale de hanche ou PTH.
Prévention
Une malformation de la hanche connue ou encore une obésité sont des facteurs favorisant la survenue d'une coxarthrose. La malformation ne peut pas être prévenue, mais elle peut faire l'objet d'une surveillance et d'une prise en charge chirurgicale préventive. Le contrôle du poids prévient de l'apparition de l'arthrose.